Artiste graveuse, je développe une pratique de l’estampe nourrie par le récit, l’imaginaire et les traces laissées par les histoires que l’on raconte. Ce qui m’anime dans la gravure, c’est ce dialogue exigeant entre le geste et la matière, entre l’intuition et la répétition, entre l’image rêvée et l’image révélée. J’aime le temps long de la plaque, les essais, les échecs, les retours, les doutes, jusqu’à ce que l’image trouve sa justesse.
Mon travail puise souvent sa source dans un fait divers, une légende, un conte, un rêve, ou encore une anecdote oubliée. Ces récits, une fois passés par le filtre de mon regard, deviennent des images gravées où se mêlent fiction et mémoire.
Avant d’embrasser pleinement la gravure, j’ai été formée à l’École supérieure d’art de Cambrai, et j’ai d’abord travaillé la photographie argentique. Cette première approche de l’image, très liée au tirage et au rapport à la lumière, m’a menée en 2007 à exposer au Château des Rohan à Pontivy, à la suite d’un photoreportage sur les « chemins de traverse » de la ville. Peu à peu, alors que les conditions de développement argentique devenaient plus complexes, j’ai exploré d’autres médiums. C’est finalement dans la gravure que j’ai retrouvé ce que j’aimais dans la photographie : un rapport physique, presque artisanal, à l’image ; un va-et-vient constant entre création et révélation.
